Les centrales thermo-solaires ont le soleil en poupe

Les centrales thermo-solaires ont le soleil en poupe11 Décembre 2008 : Andasol 1, la première centrale thermique espagnole à collecteurs cylindro-paraboliques, est connectée au réseau. Le mois dernier : à Majada de Tiétan, Estrémadure, Acciona pose la première pierre d’une autre centrale de ce type. D’autres sont déjà en construction, certaines sur le point d’être inaugurées.

Le tableau ci-dessous fait le point des centrales thermo-solaires opérationnelles ou en construction : d’ici 2 ans, ce sont plus de 800 MW d’électricité qui seront produits en Espagne par le solaire de concentration. Et c’est sans compter les multiples projets plus ou moins avancés – certains touts prêts à démarrer à en croire leurs promoteurs – que nous n’avons pas inclus dans le bilan.

Les centrales thermo-solaires ont le soleil en poupe

Disons toute de suite que la part d’électricité fournie de la sorte part de tellement bas (Cf. bilan 2007, tableaux ci-dessous) que, même avec des taux de croissance à deux chiffres, la contribution restera faible encore longtemps (on pourrait faire le même commentaire pour le photovoltaïque).

Les centrales thermo-solaires ont le soleil en poupe

Quelques données techniques tout d’abord sur la centrale Andasol 1 désormais en fonctionnement :

Cette centrale, d’un coût de 260 millions d’euros, occupe une surface de 51 hectares dans une zone qui reçoit annuellement 2,2 MWh/m2 de rayonnement solaire. Le système de stockage de l’énergie par sels fondus permet d’emmagasiner 1 GWh d’énergie thermique qui autorise un fonctionnement nocturne à plein rendement pendant 7 heures et demie. Compte tenu des 3 644 heures de fonctionnement à plein régime espérées, la puissance de 50 MW de la centrale devrait permettre de générer 182 GWh d’énergie électrique par an, soit un rendement de conversion radiation solaire/électricité de 16% sur une année.

Pour installer une centrale de ce type, il faut du soleil bien sûr et seules les régions les plus au sud de l’Espagne ont, semble-t-il, un taux d’ensoleillement suffisamment intéressant. Ceci explique que ce pays soit en pointe de la R&D dans ce domaine grâce à la plateforme solaire d’Almeria (PSA) du CIEMAT, el Centro de Investigaciones Energéticas, Medioambientales y Tecnológicas, présentée comme le plus grand centre européen en la matière. Selon le dernier rapport d’activité disponible, ce ne sont pas moins de 118 personnes impliquées pour un budget hors salaires de 10 millions d’euros. Cette plateforme fait partie de SolLAB, le laboratoire européen associé d’énergie solaire qui regroupe Suisses du Paul Scherrer Institute et de l’ETH de Zurich, Français de PROMES-CNRS d’Odeillo près de Font-Romeu dans les Pyrénées et la division Energie Solaire de l’agence spatiale allemande (DLR) qui a sur place, à Almeria, une dizaine de personnes.

Il faut du soleil donc, mais aussi de l’eau, de l’ordre de 300.000 m3 par an pour une centrale de 50MW. Cette double contrainte soleil+eau, rend la localisation des centrales délicate. On peut ainsi mentionner des projets refusés dans la région de Murcie pour cette raison : un débit de 60 litres par seconde était exigé, incompatible avec les ressources en eau localement disponibles.

Andasol 1 et toutes celles qui la rejoindront (cf. tableau), dépasseront, avec leurs quelques 800 MW les 500 MW programmés par le PER 2005-2010, le Plan pour les Energies Renouvelables en Espagne 2005-2010. Et selon Carlos Muñoz, président de la section solaire thermoélectrique de la Asociación de Productores de Energias Renovables, les demandes d’autorisation en cours des différents projets ne représenteraient pas moins de… 14 GW ! Il est clair que comme pour le photovoltaïque que nous évoquons dans le rapport, il y a un véritable effet d’aubaine : en ces temps de crise où le secteur de l’immobilier qui a tend enrichi s’effondre, miser sur la prime gouvernementale de 27 centimes le kWh (les 182 GWh de puissance électrique produits par Andasol 1 rapportent sur cette base pas moins de 49 millions d’euros) est alléchant. Les 14 GW ne verront certainement pas le jour mais sont révélateurs du risque de bulle spéculative qui pourrait affecter le développement du thermo-solaire après celui du photovoltaïque. Carlos Muñoz table plutôt sur 9,5 GW à l’horizon 2020 et prône une croissante équilibrée. On ne peut que le suivre.

BE Espagne numéro 81 (23/04/2009) – Ambassade de France en Espagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58801.htm

Pour en savoir + : LIRE L’ARTICLE SUIVANT

Be Sociable, Share!

Laisser une Réponse

Souscrire aux Commentaires?

You might also likeclose