Le rapport Charpin égratigne la filière solaire PV
La Mission relative à la régulation et au développement du photovoltaïque en France a publié son rapport final et dénonce une filière onéreuse qui profite marginalement aux emplois industriels français.
Depuis quelques années, les projets en énergies renouvelables se multiplient sur le territoire national et tentent de se faire une place entre le nucléaire et le gaz.
Le rapport pointe du doigt la “flambée des demandes” en 2009 qui a conduit à la création d’une « file d’attente » de demandes de contrats qui atteint 4,8 GW. Ainsi, le nombre de demandes complètes de contrat reçues par EDF Obligation d’Achat (EDF OA**) a été multiplié par plus de quatre entre 2008 et 2009, en passant de 18 000 à 80 000.
La progression est encore plus forte en puissance. En effet, la puissance totale demandée en 2009 s’élève à 4 670 MWc, contre 85 MWc en 2008, soit un facteur 50 et elle représente déjà 90% de l’objectif fixé en 2020 par la loi de programmation pluriannuelle des investissements (PPI) soit 5,4 GWc
Il s’avère que c’est l’électricité photovoltaïque qui aujourd’hui demeure la plus coûteuse des sources d’électricité renouvelables en l’état de la technologie. Le rapport Charpin précise même que la production d’électricité photovoltaïque au sol coûte plus de 200€/MWh contre 60€/MWh pour l’hydroélectricité ou 70€/MWh pour l’éolien terrestre (cf. étude sur les coûts de référence de la production électrique de la DGEC, 2009).
Rappelons que l’écart entre le tarif d’achat et le prix de marché est financé par les consommateurs d’électricité via la contribution au service public de l’électricité (CSPE).
Les acteurs de la mission indique qu’en “l’absence de changement, le déploiement des installations photovoltaïques devrait se poursuivre à un rythme élevé entraînant un surcoût important pour les consommateurs d’électricité (CSPE)“. Selon le rapport, l’objectif de « 17GW en 2020 » conduirait àun surcoût annuel de 3 milliards par rapport à la trajectoire de référence fondée sur la programmation pluriannuelle des investissements’.
Le rapport préconise au dela de la baisse de 12% des tarifs d’achat du photovoltaïque (cf brève du 24/08/2010), de mieux préciser la stratégie et les objectifs de la politique photovoltaïque en France, avec une cible annuelle comprise entre 300 et 500 MW de capacité. Il demande également de dépenser moins en subventions et plus pour la recherche avec des fonds d’investissement capables d’y consacrer jusqu’à 150 millions d’euros.
En dépit de l’ampleur des efforts financiers consentis pour le développement d’un marché domestique, la filière française du photovoltaïque n’a pas émergé, note le rapport.
Seule la filière « couches minces » pourrait tirer son épingle du jeu. Elle offrirait à court terme une perspective d’implantation industrielle et surtout l’émergence possible à moyen terme d’un acteur français. Une technologie éprouvée (tellurure de cadmium : CdTe), maîtrisée par le seul américain First Solar, pourrait faire l’objet d’une implantation industrielle à Blanquefort (Gironde) générant 400 emplois pour une production de 120 MW/an.
Enfin, d’après le rapport, l’électricité solaire représente seulement “0,4% par rapport à l’objectif de 23% d’énergie renouvelable en 2020“. Ainsi, le photovoltaïque, qui restera ainsi largement subventionné jusqu’en 2020, “n’a pas vocation à prendre une part prépondérante du mix renouvelable même si les objectifs initiaux sont dépassés“.
Consulter le rapport Charpin dans son intégralité : >>>> ICI
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