Photovoltaïque : Franck Le Borgne, l’homme qui accuse l’Etat
Franck Le Borgne, un entrepreneur breton spécialisé dans le photovoltaïque qui s’était fait connaître cet été pour avoir entamé une grève de la faim de 11 jours en protestation au non raccordement pour cause de moratoire de son projet de centrale photovoltaïque de Saint-Allouestre (56), a mis la clé sous la porte, après avoir licencié 17 personnes.
Dans une lettre ouverte (publiée intégralement sur Enerzine) au ministre de l’Ecologie et du Développement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet, intitulée « Acte de décès », le morbihannais dénonce “le scandale national de l’énergie” et met en avant la “concurrence déloyale” qui profiterait surtout à EDF (via sa filiale EDF EN) : “Aujourd’hui, EDF et EDF EN propriété de l’état Français à hauteur de 84,48%, se sont arrogés plus de la moitié des parcs solaires Français, dont certains construits dans la plus grande illégalité quand ce n’est pas sur des terres agricoles.”
La coupe est pleine pour le breton qui en remet une couche : “EDF installe des centaines de mégawatts de photovoltaïque constitués de panneaux chinois ou américains, en embauchant une main d’œuvre roumaine et polonaise…”
Le gouvernement savait depuis 18 mois !
Le Télégramme a pour sa part retranscris une partie de la conversion enregistrée le 21 juillet 2011 entre Franck Le Borgne et Nathalie Kosciusko-Morizet. En voici la teneur :
Quand j’ai demandéà Nathalie Kosciusko-Morizet d’expliquer le soudain revirement du gouvernement, voici ce qu’elle m’a répondu : “Moi, quand je suis arrivée (NDLR : en novembre 2010), cela faisait six mois que tout le monde savait qu’on allait mettre fin au système et personne n’avait le courage de le faire (…) La vérité, c’est que ce que j’ai dû faire (NDLR : le moratoire), ça faisait 18 mois que cela aurait dûêtre fait, parce que l’on savait depuis 18 mois que ça partait en vrille complètement (…) Jean-Louis (NDLR : Borloo) savait qu’il fallait le faire mais il n’a pas voulu en porter le poids“.
Franck LeBorgne s’interroge alors : “Pourquoi le gouvernement, sachant que le système n’était plus viable (NDLR, les tarifs trop attractifs ont suscité un engouement faisant exploser la dépense publique) a-t-il laissé des centaines d’entreprises aller droit dans le mur (…) C’était criminel.”
“On a laissé les entreprises françaises allez volontairement dans le mur et c’est inacceptable. Je vis avec çà depuis 6 mois, aujourd’hui je ne veux plus vivre avec ce poids là et donc maintenant je vais le partager (…) - extrait de la vidéo ci-dessous“
L’avenir est ailleurs :
Sur le site internet de l’entreprise, un court édito publié dimanche laissait entrevoir toute l’amertume de l’entrepreneur : “One Network Energies SAS vient de perdre cette semaine son principal fournisseur de prestation à savoir le bureau d’étude et de réalisation en maîtrise d’ouvrage la société ONE NETWORK SARL basée à Locqueltas. Entreprise détenue par ses salariés actionnaires de l’entreprise, l’arrêt du conseil d’état statuant sur la légalité de la rétro activité du décrêt du 9 Décembre 2010, ce qui est une première juridique mondiale, à anéanti les derniers espoirs de One Network SARL et de sa gérante de retrouver des chantiers perdus en Décembre 2010. Les effectifs de One Network SARL viennent grossir le rang des 18 000 emplois pulvérisé depuis le début de cette année dans la filière solaire Française.”
Pour autant, l’entrepreneur breton ne baisse pas les bras et va tenter l’aventure hors des frontières de l’hexagone, notamment en Moldavie dans la ville de Chisinau. “One Network Energies SAS va tenter les prochains mois de diversifier ses activités en s’implantant dans des pays soucieux de leur fourniture énergie et probablement moins totalitaire que notre gouvernement vis à vis de la défense de ses prés carrés.“, peut on également lire sur le site.
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