Eolien en mer (3 GW) : les 3 consortiums passés à la loupe
Trois consortiums ont déposé mercredi différentes offres devant répondre aux critères de l’Etat afin de pouvoir installer la première tranche des 6 GW de capacitééolienne en mer par l’implantation au large des côtes françaises de 3.000 MW à partir de 2015.
Alors que chaque groupement industriel n’hésite pas à mettre en avant leurs attributs, il apparait que la création d’une activitééconomique pérenne devient une priorité avec la volonté certaine de faire émerger une filière française de l’éolien offshore .
Le consortium EDF EN / Alstom
Sites visés : Saint-Nazaire (Loire Atlantique), Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime)
EDF Energies Nouvelles et Alstom a annoncé avoir déposé 4 projets “solides et réalistes”, en réponse à l’appel d’offres d’éolien offshore sur le territoire hexagonal. Selon les 2 industriels français, ces projets s’accompagnent d’un plan industriel “très ambitieux et équilibré” qui prévoit, notamment, la fabrication en France de l’éolienne conçue par Alstom et permettra la création d’environ 7.500 emplois.
Selon le consortium, l’éolienne d’Alstom, entièrement fabriquée en France, devrait contribuer à l’émergence d’une véritable filière industrielle “pérenne” et à terme “exportatrice” d’une technologie française. Alstom deviendra le fournisseur exclusif des éoliennes de 6 MW qui seront installées par le consortium. Ce dernier prévoit d’implanter 4 usines sur deux sites, à Saint-Nazaire et à Cherbourg. La fabrication de tous les composants clés de l’éolienne permettrait ainsi la création de 5.000 emplois pérennes et qualifiés, dont 1 000 emplois directs.
En parallèle, le consortium prévoit d’implanter, dans les ports de Saint-Nazaire, Brest, Cherbourg et Le Havre, jusqu’à 8 unités pour la construction des fondations et l’assemblage des éoliennes, ainsi que 4 centres d’exploitation maintenance dans les ports de proximité de La Turballe, Saint-Quay-Portrieux, Caen-Ouistreham et Fécamp. Ce dispositif industriel permettra également de structurer et de développer l’activité d’un réseau d’industriels et de sous-traitants locaux tant pendant les périodes de construction que d’exploitation. Il s’appuiera sur des structures d’ingénierie et de R&D locales, travaillant en symbiose avec des partenaires universitaires régionaux.
Le Consortium GDF-Suez / Vinci / CDC
Sites visés : Courseulles-sur-Mer (Calvados), Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime, Somme), Fécamp (Seine-Maritime) et Saint-Brieuc (Côtes d’Armor).
GDF-Suez, Vinci et CDC Infrastructure qui ont également remis à l’Etat leurs dossiers de candidature pour développer l’éolien en mer, sont candidats sur quatre des cinq zones identifiées.
Le consortium s’appuiera sur des partenaires industriels reconnus dans la conception et la fabrication d’éoliennes en mer, il s’agit du français Areva (Courseulles-sur-Mer, Dieppe-Le Tréport et Fécamp) et de l’allemand Siemens (Saint-Brieuc).
Le consortium estime que jusqu’à 80 % de l’activité générée par le marché des éoliennes en mer (achats, production, sous-traitance) pourra être développée en France, contribuant ainsi au développement économique des régions concernées et à la création d’une véritable filière de formation. Ces emplois non délocalisables seront liés d’après eux, à la construction des éoliennes (phase de 3 à 6 ans) et à leur exploitation (20 ans et plus).
«Notre Groupe est un acteur incontournable dans les énergies renouvelables. Nous souhaitons, avec nos partenaires, apporter toute notre expertise d’énergéticien intégré pour développer cet ambitieux projet d’éolien en mer et contribuer à l’émergence d’une filière industrielle française» a déclaré Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez.
Avec plus de 1 000 MW éoliens installés, GDF Suez reste le premier producteur éolien en France, le Groupe ayant même pour objectif d’atteindre 2.000 MW installés dans l’éolien terrestre d’ici 2016. Dans le domaine de l’éolien offshore, le Groupe affirme disposer d’une expérience et d’un savoir-faire à travers ses filiales spécialisées comme INEO, Fabricom et Tractebel Engineering. En France, GDF Suez développe depuis plusieurs années le projet de parc éolien offshore des «Deux Côtes », situé dans la zone de Dieppe-Le Tréport, ainsi que d’autres projets dans les zones de Courseulles-sur-Mer et de Fécamp.
Pour Xavier Huillard, PDG VINCI : «VINCI apporte à ses partenaires un savoir-faire global dans le montage de financement, la maîtrise des solutions techniques permettant de répondre aux différentes conditions de sol et d’intervention en mer, et la capacitéà associer les parties prenantes aux grands projets d’infrastructure sur lesquels nous intervenons. C’est un gage de performance et d’efficacité dans cet appel d’offre ambitieux de développement de l’éolien en mer. »
Enfin pour Augustin de Romanet, Directeur général de la Caisse des Dépôts : « A travers sa filiale CDC Infrastructure, le groupe Caisse des Dépôts est fier de participer, avec ses partenaires, au développement des infrastructures éoliennes off-shore, projet essentiel pour modifier le « mix énergétique » de notre pays en faveur des énergies renouvelables. »
CDC Infrastructure est la filiale d’investissement direct de la Caisse des Dépôts dans le secteur des infrastructures. Son objectif est d’investir en fonds propres dans des actifs essentiels pour le développement économique et l’attractivité du pays et qui génèrent une rentabilité récurrente sur le long terme. Elle prend des participations minoritaires dans des sociétés gérant des actifs matures ou des projets nouveaux financés notamment sous forme de partenariats public-privé (PPP) ou de concessions. Elle se positionne sur 4 secteurs : transport, énergie, télécoms, environnement.
Le Consortium IBERDROLA / EOLE RES
Sites visés : Saint-Nazaire (Loire Atlantique), Saint-Brieuc (Côtes d’Armor)
Seront associés aux projets d’autres partenaires tels que Areva pour sa turbine éolienne (M5000), la société d’ingénierie et de construction Technip, ainsi que le développeur NEOEN Marine.
Pour chacun de ces deux lots, le consortium IBERDROLA – EOLE RES indique avoir créé deux sociétés de projets communes, Ailes Marines SAS et Perle Marine SAS, détenues à 70% par Iberdrola et 30% par EOLE RES.
Les deux dossiers de réponse à l’appel d’offres ainsi constitués portent sur le développement, la construction et l’exploitation de 2 parcs éoliens offshore tels que mentionnés dans le cahier des charges de l’appel d’offres : Le premier parc situé dans la Baie de Saint Brieuc, est d’une puissance installée de 500 mégawatts (MW). Le second parc situé au large de Saint-Nazaire en Loire Atlantique, est d’une puissance installée de 480 MW. La puissance installée combinée de ces deux parcs est donc de 980 mégawatts (MW), ce qui correspond à la consommation électrique de 1,3 millions habitants, soit près de 70 % de la population des départements de Côtes d’Armor et de Loire Atlantique.
Pour chaque lot retenu, le consortium indique qu’il se chargera de conduire le développement des futurs champs éoliens, avec le soutien de NEOEN Marine. Areva fabriquera et équipera les éoliennes avec ses modèles de turbine de 5 MW, dans sa nouvelle usine du Havre qu’elle projette de construire. De son côté, Technip réalisera les études d’ingénierie et installera les fondations et les éoliennes offshores sur leur site respectif.
«Notre consortium s’est constitué autour d’un objectif commun : la réalisation de deux champs éoliens offshore dans le cadre de l’appel d’offres du gouvernement français. La remise de ces deux dossiers de réponses pour les futurs sites de Saint-Brieuc et de Saint-Nazaire représente la première étape de ce gigantesque défi, que nous allons relever avec l’ensemble de nos partenaires. La dimension européenne de notre partenariat et de notre excellence technologique représente un atout considérable pour la constitution d’une filière éolienne offshore française
et lui offre d’importantes possibilités de développement au cours des prochaines années sur les marchés internationaux » a précisé Keith Anderson, Président de la Division Offshore d’Iberdrola.
Pour Jean-Marc Armitano, PDG d’EOLE RES, «cette remise des deux dossiers de réponse marque officiellement l’entrée du consortium dans la compétition. Nous sommes particulièrement confiants quant à la qualité de notre candidature, car elle réunit de manière inédite cinq experts sur l’intégralité de la chaîne de réalisation d’un projet éolien offshore. Nous espérons à travers ces futures réalisations conforter et étendre les compétences technologiques et industrielles des entreprises qui oeuvrent au sein de ce partenariat».
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