La Fondation N. Hulot se positionne sur le solaire photovoltaïque
Après une année de débats intenses sur le soutien financier accordé aux énergies renouvelables, et un an après la fin du moratoire sur le solaire photovoltaïque, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme (FNH) sort son rapport “l’énergie solaire photovoltaïque : état des lieux et analyses”.
Cent pages pour analyser en profondeur cette filière au cœur du débat énergétique. Parmi les plus prometteuses dans la lutte contre le changement climatique, l’énergie photovoltaïque pose question : est-on en mesure d’assumer les investissements nécessaires ? Cette énergie est-elle en mesure de répondre à nos besoins ? Où implanter les panneaux pour cumuler efficacité et préservation des paysages ? La Fondation répond.
“Le solaire photovoltaïque obéit pleinement au cahier des charges des énergies du XXIe siècle. Ses impacts sur l’environnement demeurent faibles, il n’est pas à moyen terme, dépendant de ressources non renouvelables et ses prix baissent régulièrement. Cette énergie a un potentiel important, et c’est la volonté politique qui en fera ou non une part importante du modèle énergétique de demain” déclare Alexandra Luciani, pilote de l’étude.
Sur la base d’interviews d’experts et de l’analyse des nombreuses études parues ces dernières années, la Fondation Nicolas Hulot propose une vision synthétique des enjeux qui entourent le développement du photovoltaïque. Envoyée à 44 députés et près de 200 représentants des différentes parties prenantes (entreprises, syndicats, ONG, gouvernement), cette édition de la collection « Etats des lieux et analyse » s’adresse aux décideurs politiques et économiques, pour leur permettre de faire des choix en toute connaissance de cause, et aux citoyens qui s’interrogent sur le devenir énergétique de la France.
Ses principaux enseignements se résument en 5 points :
1. Le potentiel de l’énergie solaire est important et son développement en France, comme celui d’autres énergies renouvelables, permettrait de diversifier la production d’électricité et de renforcer la sécurité d’approvisionnement énergétique.
2. Contrairement aux idées reçues, son intégration dans les réseaux électriques n’est pas un problème majeur , même si cela implique des investissements dans les réseaux dits « intelligents ».
3.Énergie d’avenir, le solaire photovoltaïque mérite l’accompagnement économique lui permettant de compenser son coût actuellement plus élevé que les sources d’énergies conventionnelles. En jeu : le développement d’une production nationale et de la filière industrielle qui va de pair.
4. L’énergie solaire photovoltaïque présente de nombreux avantages environnementaux : pas d’émissions de gaz à effet de serre à l’utilisation, faible impact sur les écosystèmes, pas de pollution sonore ou atmosphérique.
5. Enfin, face au renchérissement du prix de l’énergie, la FNH rappelle que la solution passe avant tout par le développement d’une vraie politique d’efficacitéénergétique , donnant la prioritéà la rénovation thermique des logements.
“Les débats sur le coût des énergies renouvelables tourneront en rond, tant que les énergies traditionnelles continueront àêtre subventionnées et exonérées d’une fiscalité qui leur ferait payer les dommages qu’elles créent. Deux choix possibles : continuer avec les énergies classiques (gaz, nucléaire, charbon) dont le prix est orientéà la hausse ; ou opter pour un nouveau modèle, aux prix plus élevés au départ mais amenés à baisser, et qui sera de toute façon une assurance-vie face au double défi climatique et énergétique” précise Benoit Faraco, porte-parole.
Grâce à cette analyse détaillée, la Fondation Nicolas Hulot a pu construire une série de propositions, permettant, si elles sont mises en oeuvre, de donner une place importante à l’énergie solaire photovoltaïque dans le bouquet énergétique français. “Si notre pays est resté jusqu’à présent hésitant sur l’utilisation de cette énergie, il est plus que temps qu’il suive l’exemple des nombreux autres pays qui s’engagent avec un vrai volontarisme dans le développement des énergies renouvelables.“
La FNH insiste donc sur plusieurs défis clés que les décideurs économiques et politiques devront savoir relever pour engager la France sur la voie de la transition énergétique :
• Un défi technologique :
Investir massivement dans les réseaux intelligents et la maîtrise de la demande, pour favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans le mix électrique français. Cette proposition fait partie des grands chantiers identifiés par la FNH éligibles au financement du plan d’investissement par la Banque centrale européenne et la Banque européenne d’investissement dans le cadre de la proposition « Financer l’avenir sans creuser la dette ».
• Un défi environnemental :
Soutenir les technologies présentant le moins d’impacts tant en termes d’émissions de GES que sur les écosystèmes. La FNH plaide notamment pour l’installation des panneaux sur les milliers de m² de grandes toitures ainsi que sur les terrains dégradés. Par ailleurs, en fonction de leur zone de production, les panneaux solaires n’entraînent pas tous les mêmes émissions de CO2. Il est donc important d’intégrer ce paramètre dans les mécanismes de soutien, ce qui permettra d’encourager une production des panneaux en France et en Europe.
• Un défi économique :
L’énergie solaire photovoltaïque a besoin d’un mécanisme de soutien qui encourage les producteurs à investir dans l’énergie. Cela passe par un système de tarif d’achat transparent, adaptable en fonction des réductions des coûts observés. En outre, il est indispensable de rendre transparente la contribution des consommateurs au financement des énergies renouvelables en les informant annuellement du montant de leur facture consacrée à leur développement.
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