L’éolien offshore contribuerait à l’épanouissement de la vie marine
Une étude scientifique, menée sur cinq ans, a révélé que le premier parc éolien offshore installé près d’Egmond aan Zee, aux Pays-Bas, a contribuéà l’épanouissement de la vie marine et n’a eu vraisemblablement aucun impact négatif.
La construction en 2006 du parc éolien est l’œuvre de NoordzeeWind, une joint-venture entre Shell et Nuon (filiale de Vattenfall aux Pays-Bas). Le parc est entièrement opérationnel depuis 2007.
Situéà une distance comprise entre 10 et 18 km au large de la côte hollandaise, il s’étend sur 27 km². Ces éoliennes alimentent en électricité plus de 100 000 foyers chaque année.
À la fin des années 1990, le ministère des affaires économiques (désormais EL&I) avait décidé d’évaluer le potentiel de l’énergie éolienne en mer et d’investir dans une installation offshore. Le gouvernement s’était également assuré que le projet serait surveillé et évalué, exigeant ainsi de NoordzeeWind qu’elle étudie scientifiquement les effets du parc éolien sur son environnement.
Cinq années de recherche scientifique
IMARES, NIOZ et Bureau Waardenburg sont les plus grands instituts de recherche aux Pays-Bas.
NoordzeeWind les avait mandatés pour examiner les effets du parc éolien sur la vie marine. S’ensuivirent cinq années de recherche scientifique poussée.
Quatre catégories d’animaux ont été observées : les poissons, les oiseaux, les mammifères marins et le benthos (flore). Le Directorate General for Public Works and Water Management a également évalué les résultats de la recherche. La conclusion la plus importante est que le parc éolien a eu des répercussions majoritairement favorables sur la vie marine.
Les conclusions de l’étude ont été présentées au cours du congrès Offshore Wind and cology qui s’est dérouléà Amsterdam, les 11 et 12 octobre 2012.
Les résultats de cette étude revêtent une importance capitale pour les parcs éoliens qui seront développés à l’avenir. Naturellement, aucune conclusion ne peut en être déduite pour les parcs éoliens futurs, mais les résultats montrent sans équivoque que ce type particulier de parc a un effet positif sur la vie marine. L’étude de NoordzeeWind compte parmi les cinq meilleures études en la matière dans le monde, eu égard en particulier à la portée et à l’ampleur du programme de recherche mené.
Les résultats de la recherche
Poissons
Cette étude a examiné non seulement les spécificités de la présence générale de poissons aux abords du parc éolien, mais aussi le comportement de deux types particuliers de poisson : la morue et la sole. Il apparaît que la morue a tendance à rester aux abords des éoliennes puisque des concentrations plus élevées de morues ont été observées à proximité des pieux des éoliennes. Ceci est certainement dûà l’abondance de sources de nourriture aux abords des pieux.
Les résultats de cette étude ne montrent aucune incidence sur le comportement des soles.
Pour les besoins de cette étude, de minuscules émetteurs ultra-performants ont été implantés dans les poissons pour assurer une communication avec les récepteurs posés au fond de la mer.
Oiseaux
Près de cinq millions d’oiseaux volent à proximité du parc éolien chaque année. L’étude de NoordzeeWind a également montré que ces oiseaux évitent intentionnellement les éoliennes et préfèrent les survoler ou les contourner. Les oiseaux qui entrent dans le parc savent comment éviter les éoliennes. Ceci signifie que seul un pourcentage négligeable (environ 0,01 %) se blesse avec les pales des éoliennes. Les chercheurs ayant observé les oiseaux ont fait appel à une technologie de radar pour cartographier leur migration.
Étonnamment, le parc éolien semble être l’habitat idéal pour le grand cormoran. Après la pêche, les cormorans sèchent leurs plumes, un geste facilité par les éoliennes. Ils se posent en grand nombre à un endroit choisi sur les plateformes éoliennes pour y déployer leurs ailes et les faire sécher.
Mammifères marins
Deux types de mammifères marins ont étéétudiés : le phoque et le marsouin. Les chercheurs n’ont pas pu observer d’effets sur le comportement des phoques. Ceci s’explique principalement par les importantes distances que les phoques parcourent. Les phoques sont présents dans toute la Mer du nord, y compris dans l’enceinte du parc éolien. Il est donc impossible de mesurer l’impact du parc qui ne s’étend que sur 27 km2.
Les populations de marsouins ont étéétudiées dans le parc à l’aide de microphones sous-marins. Les résultats ont montré qu’ils étaient plus nombreux dans le parc qu’à l’extérieur. Ceci s’explique sans doute par l’abondance des sources de nourriture au sein du parc ou par la tranquillité dans des eaux où l’activité marine est moins importante.
Benthos
Le Benthos est l’ensemble des organismes aquatiques vivant à proximité du fond des mers et océans.
La recherche n’a démontré aucun effet jusqu’à présent sur le benthos dans les régions sablonneuses entre les pieux des éoliennes. Ceci peut être dû au fait que les jeunes coquillages ne deviennent matures qu’au bout de 5 à 10 ans et que nous manquons encore de recul après quelques années. Toutefois, d’autres espèces sont présentes sur les pieux et les rochers avoisinants. Elles contribuent à une biodiversité locale accrue.
Les résultats de l’étude de NoordzeeWind sont disponibles au public et accessibles à cette adresse : ICI
Pour en savoir + : LIRE L’ARTICLE SUIVANT
Laisser une Réponse