Eolien en mer : l’AFIEG réclame une pluralité d’acteurs et d’offres
L’AFIEG** a salué l’annonce d’un nouvel appel d’offres de l’éolien en mer mais en regrette la puissance limitée (1.000 MW maximum sur 2 sites) et ‘la persistance’ de dispositions à impact négatif sur la concurrence et les prix.
En effet, certains membres de l’AFIEG qui comptent parmi les plus grands opérateurs de l’éolien en mer dans le monde avaient déjà mis en garde les pouvoirs publics contre les biais inflationnistes du 1er appel d’offres publié en juillet 2011, ayant pour effet d’aboutir à un prix moyen de 226,5 €/MWH [1].
Pour l’association, du fait de la qualité des vents du littoral français et de la maturité de cette filière en Europe, l’éolien en mer est une source de production d’électricité crédible dans le cadre d’un mix de production redéfini par les objectifs de transition énergétique. Or précise t-elle, “l’acceptabilité sociétale de cette nouvelle énergie est largement conditionnée par le coût engendré pour la collectivité. Si le développement de la filière industrielle est un objectif économique majeur, il ne doit pas occulter la nécessité de révéler le meilleur tarif de rachat du kWh ainsi produit, qui pèsera in fine sur le consommateur d’électricité, via la CSPE.”
Le développement de 6 GW d’éolien en mer représente un investissement global de 20 milliards d’euros qu’il faudra financer. Cependant, toujours d’après l’AFIEG, “seule la pluralité des acteurs et des offres permettra l’apport des capitaux nécessaires et la révélation du meilleur prix. Il faut donc, pour ce faire, laisser davantage de liberté contractuelle et industrielle aux candidats expérimentés pour lever convenablement leurs risques et diminuer les coûts.“
Pour assurer le développement à long terme d’une filière française et européenne d’excellence et compétitive dans le domaine de l’éolien en mer, le deuxième appel d’offres éolien en mer, et les suivants, devraient pour l’AFIEG, concilier une triple exigence :
1 : Consolider l’émergence d’une filière industrielle française et européenne pérenne et compétitive, dédiée à l’éolien en mer posé,
2 : Contenir l’inflation de la CSPE en laissant davantage de liberté contractuelle aux opérateurs,
3 : Garantir l’objectif de 6.000 MW d’éolien en mer posé au large des côtes françaises dans un contexte où le premier appel d’offres n’a attribué que 2.000 MW et le deuxième se limite à un objectif de 1.000MW.
[1] Prix moyen résultant de la Délibération de la Commission de régulation de l’énergie du 5 avril 2012, obtenu par l’addition du surcoût annuel de 160€/MWh produit pour la CSPE, sur la base d’un prix de marché de 66,5 €/MWh en 2020.
* AFIEG : Association française indépendante de l’électricité et du gaz
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