La crise économique a t-elle un impact sur l’industrie éolienne ?
L’industrie éolienne, comme beaucoup d’autres secteurs industriels, doit faire face à la crise économique ; mais que pensent les leaders de la filière en ces temps difficiles ?
La question de savoir s’il y aura ou non des phases de consolidation a été posée à six dirigeants à l’occasion de la conférence européenne de l’éolien – EWEA 2013, à Vienne, hier matin.
“Il y a un certain nombre d’entreprises qui souffrent et qui ont du mal à gérer leurs bilans dans ces moments difficiles“, a déclaré Alfonso Faubel, Vice Président de la branche énergie éolienne d’Alstom. “Certains acteurs sont compétitifs, tandis que d’autres changent la façon dont ils fonctionnent“, a ajouté Stephan Ritter, directeur général Europe chez General Electric.
Alors que les chefs d’entreprise n’ont pas identifié des niveaux élevés de consolidation sur le marché de l’éolien terrestre, ils en ont par contre observé dans l’offshore : “Seules les entreprises ayant des connaissances survivront dans l’éolien en mer“, a indiqué Alfonso Faubel. “Nous avons besoin d’entreprises proches des zones côtières et qui sont là sur le long terme“, a ajouté Jan Kjaersgaard, PDG de Siemens Wind Power.
Selon Lars Bondo Krogsgaard, Directeur Général des ventes chez Nordex, le temps des sociétés verticalement intégrées – celles qui fabriquent les éoliennes tout ou partie – est terminé. “Notre stratégie consiste à faire plus avec les sous-traitants“.
Un Copier-coller de l’industrie automobile
Pour Alfonso Faubel, l’industrie éolienne pourrait apprendre de l’industrie automobile : “il y a beaucoup de bonnes pratiques à partir desquelles la filière du vent peut profiter, en particulier dans l’automatisation et la standardisation de la chaîne d’approvisionnement“, a t-il dit. “Nous devons faire preuve de souplesse pour faire face aux turbulences du marché“, ajoutant qu’une normalisation signifierait que les usines soient fermées ou mises en réserve lorsque les conditions économiques deviendraient moins favorables.
“Des hauts et des bas existeront toujours. Par exemple aux États-Unis, nous avons du mettre à pied le personnel, alors qu’au Danemark nous sommes à pleine capacité – il est important d’avoir une approche globale pour un produit standardisé” a affirmé Jan Kjaersgaard, allant dans le sens d’Alfonso Faubel.
La crise économique a peut-être eu un effet positif pour les acteurs européens de l’énergie éolienne : “la question de la concurrence chinoise n’est plus aussi prégnante“. “La Chine n’est plus la seule option quand on parle de coûts”, a déclaré Jan Kjaersgaard. Cependant, avertit Jean Huby, directeur général d’Areva Wind, “les acteurs asiatiques peuvent prendre rapidement des parts de marché.”
Jukka-Pekka Mäkinen, PDG de The Switch, a ajouté que la technologie éolienne en Europe devenait de plus en plus mature, les coûts étant en baisse cela rendait plus difficile pour les acteurs asiatiques de pénétrer le marché européen. “Nous n’avons pas vu le boom – asiatique – attendu“, a t-il précisé.
Par ailleurs, les différents dirigeants ont indiqué que les politiques de soutien instables des gouvernements européens n’ont pas aidé le secteur de l’éolien, un thème récurrent que l’on retrouve tout au long de la conférence EWEA 2013 : “nous avons besoin d’une stabilitéà long terme pour faire baisser les coûts“, a déclaré Jean Huby.
Pour finir sur une note plus positive, Stephan Ritter a indiqué que même dans les moments difficiles liés à la crise économique, l’industrie éolienne se porte bien. “Nous avons eu 11.000 MW de capacité installée l’année dernière, l’industrie est au travail“, a t-il conclu.
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