L’énergie éolienne réduirait notre facture énergétique vers 2025
Pour la première fois en France, une étude macro-économique menée en janvier 2013 par le Cabinet E-CUBE Strategy Consultants** sur “La valeur et les coûts de l’éolien sur le système électrique en France” a été publiée en exclusivité par France Energie Eolienne (FEE).
Des études semblables ont été réalisées par la DENA pour l’Allemagne (1) ou l’IEA (2)à l’échelle mondiale, mais elles ne sont pas adaptées aux spécificités du système français.
Ces résultats révèlent qu’en réalité, dans le cadre du scénario actuel (50% de production d’énergie nucléaire à horizon 2025), l’éolien réduira la facture d’électricité pour le consommateur à partir de 2025. L’énergie éolienne ne coûtant que 4 euros par foyer et par an en 2013 (3).
En 2030 (date de référence prise dans le cadre du Grand Débat sur l’Energie), chaque MWh éolien produit fera économiser 10 euros au consommateur.
Les principaux enseignements de l’étude :
1er enseignement : l’injection massive d’énergie éolienne sur le réseau fait baisser mécaniquement le prix de l’électricité. En 2030, l’éolien pourra faire baisser le prix de l’électricité sur le marché jusqu’à 10%. En effet, l’éolien a vocation à remplacer des énergies plus onéreuses et à réduire le prix général de l’électricité.
2ème enseignement : l’éolien contribue à la bonne gestion des pics de consommation
Lors des périodes de grand froid, il y a plus de vent. D’ores et déjà, l’éolien produit au moment où la demande est maximale : courant décembre 2012 par exemple, l’éolien a couvert 8% de la consommation d’électricité. A l’horizon 2020, l’éolien pourra sécuriser la consommation en pointe d’environ 1 million de foyers, évitant ainsi la construction de l’équivalent de 10 centrales thermiques de 500 MW. Cette contribution limite de facto la production des émissions de gaz à effet de serre.
3ème enseignement : l’éolien exige peu d’investissements dans les infrastructures de transport d’électricité
L’étude montre que les coûts d’infrastructure liés à l’éolien sont modérés, grâce au réseau de transport déjà existant. En se basant sur le montant de 1 milliard d’euros d’investissement entre 2007 et 2020 avancé par RTE, le coût de développement du réseau pour accueillir l’éolien ne revient qu’à 1 euro / MWh éolien en 2020. Et surtout, il s’agit d’un coût équivalent à celui développé pour d’autres systèmes d’énergie (4).
4ème enseignement : L’éolien ne nécessite pas de réserve pour faire face à sa variabilité
L’étude montre que les réserves n’ont pas augmenté depuis l’installation de l’éolien sur le territoire : en passant, en quelques années, de 0 à 7 GW de puissance installée, force est de
constater que l’éolien n’a pas exigé de construction de centrales thermiques additionnelles pour faire face à sa variabilité. Comme pour confirmer ce fait, RTE n’anticipe pas de hausse de réserves à horizon 2020.
Pour Nicolas WOLFF, président de FEE, «C’est la première fois d’une étude montre les impacts bénéfiques de l’éolien du point de vue économique pour la collectivité. Le Grand Débat mené sur l’Energie doit désormais prendre en compte cet éclairage».
Résumé de l’étude
Un bilan économique fondé sur la comparaison des coûts totaux du système électrique avec et sans éolien démontre que le développement de l’éolien en France crée davantage de valeur pour le système que ce qui est communément considéré.
La production éolienne se substitue à une production d’électricitéà partir d’autres combustibles (ex : charbon, fuel, gaz) et fait mécaniquement baisser les prix sur le marché de l’électricité. Il s’agit de la valeur de substitution énergie. A horizon 2020, sous les hypothèses du scénario de référence RTE (16 GWc éolien), la valeur de substitution énergie atteindrait 70 € / MWh. A horizon 2030, cette valeur dépasse 90 €/MWh, soit plus que le tarif d’obligation d’achat actuel (82 € / MWh).
L’éolien participe significativement à la gestion des pics de consommation. Il évite ainsi l’installation d’autres actifs (ex : groupes diesel, turbines à combustion…). Dans son bilan prévisionnel 2011, RTE prend en compte une contribution de l’éolien à hauteur de 20% à 25% à la pointe. Ce taux tend à baisser avec le développement de l’éolien mais resterait au-delà de 20% à horizon 2020 avec 16 GWc installés. En 2020, la gestion de la pointe par l’éolien pourrait être évaluée à 3 € / MWh, en 2030 à 10 € / MWh. Troisièmement, le surcoût des investissements réseau (5) dus à l’éolien semble de second ordre.
L’ordre de grandeur des investissements avancé par RTE est de 1 milliard d’euros à horizon 2020 ce qui se confirme par la publication des premiers S3REnR (Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables), soit environ 1 €/MWh éolien. Ce montant est par ailleurs à relativiser par rapport aux investissements nécessaires pour raccorder d’autres moyens de production. (6)
Enfin, l’intermittence de l’éolien n’exige pas la mise en œuvre de réserves supplémentaires
pour garantir l’équilibrage du système. Aujourd’hui, alors que 7 GWc sont en service, aucun impact n’a été observé sur les services systèmes que gèrent RTE, que ce soit au niveau du dimensionnement des réserves primaires et secondaires ou des volumes appelés dans le cadre du Mécanisme d’Ajustement. A moyen terme, 2020, RTE n’anticipe par ailleurs pas de besoin supplémentaire, les principales sources d’imprévisibilitéà très court terme (à la seconde ou à la minute) étant moins la force du vent que l’arrêt inopiné d’une centrale nucléaire.
En 2030 dans le cadre du scénario de référence RTE (30 GW d’éolien) le bilan économique de l’éolien pour le système électrique est très positif (Une valeur de 100 € / MWh vs un tarif d’obligation d’achat à 82 € / MWh pour l’éolien terrestre, soit un bilan de +18 € / MWh). Il le reste quelque soit le scénario de transition énergétique choisi dans un contexte de part du nucléaire désormais à 50% du mix.
A horizon 2025, l’éolien pourrait s’inscrire dans une compétition directe avec les autres actifs de production. Cette intégration dans un mécanisme de marché devra s’accompagner d’une évolution du market designafin de refléter la valeur complète de l’énergie éolienne.
L’étude complète est téléchargeable (.pdf) : ici
1 DENA : Deutsche Energie-Agentur – Verteilnetzstudie, Ausbau und Innovationsbedarf der Strom-verteilnetze in Deutschland bis 2030. (Décembre 2012).
2 IEA : International Energy Agency, World Energy Outlook 2011.
3 Coût de l’électricité sanschauffage et eau chaude.
4 « Il n’est pas beaucoup plus coûteux d’adapter le réseau pour une production à partir d’éoliennes que pour une production nucléaire. » (D. Maillard, RTE, 2009).
5 Concernant l’accueil de l’éolien, les investissements dans les infrastructures de transport d’électricité sont de premier ordre. Selon les S3REnR, les investissements sur le réseaude distribution supportés par les gestionnaires deréseau de distribution sont plus faibles (voir titre 4).
6 « Il n’est pas beaucoup plus coûteux d’adapter le réseau pour une production à partir d’éoliennes que pour une production nucléaire. » (D. Maillard, 2009)
** Cabinet de conseil spécialisé dans l’énergie
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