Chine : “l’enregistrement porte atteinte au marché solaire européen”
Une audience sur le processus d’enregistrement des produits solaires importés de Chine, organisée par l’AFASE, a eu lieu vendredi dernier à la Commission européenne de Bruxelles.
Des cadres de l’industrie solaire de différents États membres de l’Union Européenne ont en effet tenté de démontrer à la Commission européenne que l’enregistrement des produits solaires importés de Chine était totalement injustifié et avait pour effet d’accroitre l’incertitude déjà grande du marché.
L’enregistrement, en tant que tel, constitue une étape administrative qui rend possible l’introduction de droits à effet rétroactif sur les produits solaires chinois. Toutefois, a martelé l’AFASE, cela ne signifie pas que l’Union Européenne finira par imposer des droits. “Pour certains industriels, l’industrie solaire européenne souffre en ce moment de l’incertitude causée par cet enregistrement.“
Ainsi, pour Paolo Rocco Viscontini, PDG de la société italienne de distribution Enerpoint, “l’obligation d’enregistrement a déjà eu un impact négatif sur le marché italien. Les prix des panneaux ont augmenté d’au moins 20 % en quelques jours après l’annonce, et ils vont sûrement augmenter encore lorsque les stocks déjà dédouanés seront épuisés.”
De son côté, Ingmar Kruse, PDG de la société allemande développeuse de projet Storm Energy a expliqué que “l’annonce d’une éventuelle imposition de droits rétroactifs sur les modules a un effet négatif énorme sur notre activité. Les clients sont réticents à acheter des systèmes solaires. Nous devons d’ores et déjà licencier du personnel.”
Un troisième témoignage de Dennis Gieselaar, Directeur Général d’Oskomera Solar Power Solutions, le plus grand fournisseur néerlandais de produits et services solaires a précisé que “l’enregistrement et les discussions sur les droits de douane conduisent à une inertie du marché néerlandais : les clients et les fournisseurs attendent des décisions formelles de la Commission européenne et personne ne sait à quoi s’en tenir. Si la Commission européenne imposait des droits, il en résulterait une immense perte d’emplois aux Pays-Bas et l’approvisionnement durable en énergie européenne serait encore davantage compromis.“
D’après l’AFASE, l’enregistrement a non seulement un impact négatif sur l’industrie solaire, mais elle est aussi contraire au droit de l’UE, qui stipule expressément que les droits ne peuvent être appliqués rétroactivement uniquement lorsque les importations sont en forte hausse. Or cela ne semble pas le cas : “La Commission européenne elle-même admet qu’en 2012, les importations en provenance de Chine ont diminué.”
L’alliance indique pour conclure que son organisation connaissait depuis le 6 mars une croissance de près de 60 % pour atteindre plus de 330 adhérents. D’après elle, “c’est un signe évident que de nombreuses entreprises de l’industrie solaire sont très préoccupées par le développement actuel du marché et souhaitent combattre le protectionnisme dans le secteur.“
** AFASE : Alliance for Affordable Solar Energy ou Alliance pour l’énergie solaire abordable
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