Importation solaire : L’Allemagne ne veut pas de sanctions contre la Chine
Au moins 18 Etats membres de l’Union Européenne, dont l’Allemagne, auraient rejeté la proposition de la Commission européenne qui prévoit d’imposer des droits de douanes provisoires sur les produits solaires importés de Chine.
La Commission européenne a été saisie de plaintes des fabricants de l’UE et a ouvert une enquête qui doit s’achever en décembre 2013. En attendant, par l’instauration d’une taxe provisoire de 47% (en moyenne), l’UE tente à l’instar des Etats-Unis de protéger son industrie solaire actuellement en plein marasme et de limiter la casse. A moyen terme, l’objectif est de remettre à flot ce secteur prometteur à bien des égards.
Initialement sur la même ligne ‘politique‘ que Bruxelles, Berlin a subitement changé d’avis et s’est ‘publiquement’ prononcé contre cette sanction commune envers la Chine. Comment expliquer ce retournement, alors que l’Allemagne est l’un des pays européens qui a été le plus exposé avec une succession de faillites d’entreprises dans le secteur ? La raison est simple : La Chine a menacé l’Allemagne de rétorsions sur les fameuses machines-outils, un produit d’exportation reconnu de l’industrie allemande. Conséquence : Berlin refuserait d’infliger des sanctions économiques à la Chine, et proposerait plutôt une négociation concertée pour s’en sortir.
“L’Europe ne peut céder au chantage (…) Les menaces de représailles, d’intimidation, sont tout aussi illégales que le dumping et les subventions“, a dénoncé dans un communiqué Milan Nitzschke, président de EU ProSun, l’autre association de poids qui représente les industries européennes du secteur solaire, à l’origine du déclenchement de l’enquête.
Cette situation exaspère également l’Eurodéputé Yannick Jadot (EELV) : “La Chine fait scandaleusement pression depuis des mois sur le secteur photovoltaïque européen pour éviter toute rétorsion.”
A l’inverse, l’association pro-chinoise, (AFASE) s’est félicitée de cette évolution et appelle la Commission européenne à ne pas imposer de droits de douane provisoires sur les produits solaires importés de Chine, ou toute autre taxe qui selon elle, nuirait considérablement à l’industrie photovoltaïque européenne dans son ensemble. Cette mesure protégerait des entreprises représentant moins de 8.000 emplois et seulement 33% de la production totale de produits solaires européens, clame t-elle. “le nombre d’emplois et la valeur ajoutée de l’industrie en amont et en aval sont en réalité bien plus importants. C’est pourquoi l’imposition de droits de douane supplémentaires doit à tout prix être évitée.“
“Je me réjouis de voir que le gouvernement allemand a entendu les préocuppations exprimées par l’industrie solaire allemande et les autres secteurs. Le projet de la Commission européenne d’imposer des droits provisoires est d’autant plus dangereux que ces droits de douane ne concerneraient pas uniquement les importations de produits solaires en provenance de Chine, mais également les importations de produits solaires originaires d’autres pays mais expédiés depuis la Chine“, a expliqué Thorsten Preugschas, PDG de la société Soventix, et un des porte-parole de l’AFASE.
La décision de la Commission européenne quant à l’application de la mesure douanière est attendue le 5 juin prochain. Par ailleurs, une majorité qualifiée des deux tiers des votes par les députés européens serait nécessaire pour bloquer la mesure incriminée.
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