Alstom : premier contrat d’exportation pour son éolienne géante
Alstom a annoncé mardi la signature d’un contrat portant sur la fourniture de 5 éoliennes en mer destinées à la ferme pilote de Block Island (30 MW), avec Deepwater Wind aux Etats-Unis.
Le projet, situé au large des côtes de l’état du Rhode Island (Etats-Unis) et dont la mise en service est prévue en 2016, sera un des premiers parcs éoliens en mer du pays et le premier au monde utilisant l’Haliade 150-6 MW, la plus grande turbine installée en mer. Les cinq éoliennes produiront environ 125.000 MWh d’électricité par an au total, permettant d’alimenter l’équivalent de plus de 17.000 foyers.
Ce projet sera le premier contrat français destinéà l’exportation dans le domaine de l’éolien en mer et s’appuiera sur la base industrielle française d’Alstom actuellement en développement. Ces éoliennes ont été développées au centre de Recherche et de Développement sur les Energies Marines d’Alstom à Nantes. Elles seront construites dans les deux usines Alstom de Saint-Nazaire dont la construction se terminera fin 2014 (nacelles et alternateurs) et dans celle de Cherbourg (pales et des mâts), pour laquelle une demande de permis de construire a été déposée. Au total, ces usines devraient créer 5.000 emplois directs et indirects.
Dans le cadre de ce contrat, Alstom fabriquera les cinq Haliade 150-6 MW et assurera les services de maintenance pour le parc éolien de Block Island (propriété de Deepwater Wind1 ) pendant 15 ans.
L’Haliade 150-6 MW fonctionne sans boîte de vitesse (par entraînement direct), grâce à un alternateur à aimants permanents. Elle est également équipée de la technologie Alstom Pure Torque(r) qui optimise sa performance en protégeant l’alternateur, grâce à un report des efforts mécaniques indésirables du vent vers le mât de l’éolienne, conçue pour une efficacité et une fiabilité optimale. Son rotor d’un diamètre de 150 mètres offre un rendement énergétique de 15 % supérieur à celui des turbines offshore existantes, participant à la réduction du coût de cette énergie.
“Le contrat signé auprès de Deepwater Wind est une étape importante pour l’activitééolienne d’Alstom car il permet, d’une part, de poursuivre le développement technologique de l’Haliade 150 et, d’autre part, d’ouvrir des perspectives à l’international pour notre base industrielle française en cours d’établissement, en complément d’un marché domestique fort. Nous allons pouvoir démarrer la production dans les usines de Saint-Nazaire et mettre en œuvre concrètement nos différents partenariats, en particulier avec des PME locales” a déclaré Jérôme Pécresse, Président d’Alstom Renewable Power.
Le projet Block Island pourrait constituer la première étape vers un projet de plus grande envergure : un parc éolien offshore d’une puissance supérieure à 1 GW soutenu par un système de transport électrique régional reliant Long Island, New York, et le sud-est de la Nouvelle Angleterre. Le projet s’intègre au programme éolien en mer “Smart from the Start“, piloté par le Bureau de Gestion de l’Energie Marine (Bureau of Ocean Energy Management), qui vise à accélérer le développement de l’éolien offshore le long de la côte est des États-Unis.
Ce projet représente une étape technologique importante pour l’Haliade 150-6MW.
Après l’installation de deux démonstrateurs, l’un à terre au Carnet (Loire-Atlantique) et l’autre en mer à Ostende (Belgique), cette ferme pilote permettra de poursuivre le développement technologique nécessaire avant le lancement de la production en série.
En France, Alstom équipera les 3 champs remportés par EDF EN et ses partenaires dans le cadre du premier appel d’offres éolien français (Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Saint-Nazaire) et participe actuellement, avec EDF, au second appel d’offres concernant les champs du Tréport et des Deux Iles (Yeu-Noirmoutier).
En Allemagne, KNK Wind (société de développement de projet pour Arcadis Ost 1) a choisi l’Haliade 150-6 MW en Décembre 2013, dans le cadre d’une demande de permis de construire liée à la mise en service de 58 éoliennes offshore sur environ 30 km2 en mer Baltique.
Pourquoi développer des parcs éoliens en mer ?
Installées en mer, les éoliennes constituent des technologies renouvelables de pointe, spécifiquement conçues pour résister à un milieu marin très exigeant. Elles sont également plus puissantes que leurs consœurs terrestres et bénéficient de vents plus forts et plus réguliers qu’à terre. Elles sont raccordées au réseau électrique par des câbles sous-marins qui les relient à un poste électrique en mer situé au centre du parc. Une liaison électrique sous-marine puis souterraine relie le parc au réseau électrique national.
Potentiel du marché européen
L’éolien en mer se développe en Europe depuis le début des années 2 000 et a connu une forte croissance au cours des dernières années.
Début 2013, 55 parcs éoliens en mer, d’une capacité cumulée de 4,9 GW étaient en service dans dix pays : Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Suède, Finlande, Irlande, Norvège et Portugal.
Selon l’Association Européenne de l’Energie Eolienne (EWEA), la puissance installée en Europe pourrait atteindre 40 GW en 2020.
Le marché européen de l’éolien en mer est soutenu par un cadre réglementaire favorable dans de nombreux pays européens. Ainsi, l’Allemagne vise un objectif de 23 GW installés d’ici à 2030 et le Royaume-Uni de 32 GW d’ici 2030.
Le dynamisme et le potentiel de développement du marché européen de l’éolien en mer est une opportunité pour l’essor d’une filière industrielle française pérenne, qui pourra ainsi exporter son savoir-faire et ses technologies au-delà des frontières de l’hexagone.
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