Armor se lance dans l’énergie photovoltaïque organique
Le Groupe Armor en partenariat avec un consortium français composé du CEA-INES (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – Institut National de l’Energie Solaire), d’Amcor, de Plasto et de l’université de Bordeaux 1 représentée par le Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques investit dans la technologie des cellules photovoltaïques organiques.
Armor développe cette nouvelle technologie en s’appuyant sur le savoir-faire de son activité Armor Industrial Coding & Printing, basée à la Chevrolière, en région nantaise.
“L’engagement d’Armor dans les énergies renouvelables s’inscrit totalement dans la volonté d’Armor de mettre le développement durable au cœur de sa stratégie d’entreprise. L’énergie solaire reçue à la surface de la terre couvre 900 fois le besoin énergétique mondial, toutes énergies confondues. C’est clairement la source énergétique d’avenir. Nous souhaitons contribuer activement à l’émergence d’une véritable filière industrielle dans le domaine de l’énergie solaire française, en fédérant avec le CEA-INES et d’autres acteurs industriels un consortium d’entreprises françaises et européennes compétentes. Ensemble nous réussirons ce pari sur l’avenir,” commente Hubert de Boisredon, PDG du groupe Armor.
Le calendrier des investissements
L’investissement de démarrage de ce programme de recherche et développement est de 20 millions d’euros (ME) supporté par l’ensemble des partenaires, dont 14 ME par Armor. Le projet bénéficie de l’appui d’OSEO ISI (Innovation Stratégique Industrielle) pour une somme de l’ordre de 30 % du total de l’investissement. Pour le reste, l’amélioration de la rentabilité du groupe Armor permettra l’autofinancement de ce projet. Ce programme de recherche prévu entre 2010 et 2014 sera suivi d’une production générant une rentabilité opérationnelle à partir de 2015. Cette nouvelle activité pourrait générer un chiffre d’affaires de 50 ME à 100 ME d’ici 2020.
L’énergie photovoltaïque organique (Organic PhotoVoltaics)
Le marché des composants pour le photovoltaïque est en fort développement depuis plusieurs années sur l’ensemble de la chaîne de valeur. La technologie photovoltaïque de référence utilise du silicium cristallin qui représente aujourd’hui 85 % de la production mondiale. Cette option qui continue à progresser ne peut pas couvrir l’ensemble des besoins. Ainsi, le développement des technologies du photovoltaïque organique (OPV) s’inscrit dans ce contexte. Bien que son rendement soit encore faible, de nombreux chercheurs et industriels estiment que l’OPV constitue une solution d’avenir.
Le coût élevé des cellules silicium, les investissements importants nécessaires pour leur production, la présence de métaux lourds (Cadmium) et de métaux rares (Indium, Gallium,…) en quantité significative dans les couches minces inorganiques, l’arrivée de nouveaux acteurs asiatiques sur le marché mondial… sont autant d’aspects qui rendent nécessaire la mise au point de matériaux et de produits innovants dans le domaine du photovoltaïque.
Le développement des technologies du photovoltaïque organique (OPV) s’inscrit dans ce contexte. Bien que son rendement soit encore faible, de nombreux chercheurs et industriels estiment que l’OPV constitue, au même titre que les technologies DSC (DyeIsensitized Solar Cells ou cellules de Grätzel), les solutions d’avenir.
La caractéristique principale de l’OPV est son aptitude à la mise en œuvre avec des procédés par enduction (procédés “RollItoIRoll”), qui ouvrent des perspectives pour la production en grande série à bas coût et doivent permettre à ces technologies de se diffuser largement. Les cellules OPV, majoritairement constituées de composés chimiques organiques (carbone, oxygène,
hydrogène, azote,…) tels que les polymères, présentent des avantages significatifs :
- leur faible coût de fabrication (process, énergie, matières premières), qui permet d’envisager des cellules ayant un coût de seulement 25 % de celui des technologies silicium ;
- leur légèreté ;
- leur flexibilité ;
- l’innocuité des composés de base contrairement à certains des métaux utilisés dans les cellules de seconde génération.
Les applications dans la vie quotidienne
Ces propriétés permettent aujourd’hui d’envisager leur utilisation dans des applications comme l’électronique portable grand public, ou pour l’intégration dans des produits souples pour le bâtiment ou les loisirs. On peut ainsi déjà imaginer des applications pour les ordinateurs portables, les petits équipements électroniques automobiles tels que les GPS ou la climatisation, des sacs réfrigérés pour partir en piqueInique, des vêtements chauffants ou pourquoi pas des immeubles de la Défense chauffés de façon autonome grâce aux films OPV.
Aujourd’hui, les technologies OPV commencent à peine à entrer en phase commerciale et affichent des rendements de conversion faibles, qui n’ont pas encore fait leurs preuves à l’échelle industrielle. Il existe de nombreuses pistes pour améliorer ces produits en jouant sur leur architecture, les matériaux et les procédés de fabrication.
Les prévisions de croissance du marché de l’OPV, combinées à sa faible maturité technique, industrielle et commerciale constituent aujourd’hui une réelle opportunité. Saisir cette opportunité représente un enjeu important pour le développement d’une filière industrielle française dédiée à l’OPV.
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