L’Europe maintient sa taxe sur les panneaux solaires chinois
La Commission européenne a décidéà l’unanimité d’imposer des taxes douanières provisoires sur les importations de panneaux solaires, de cellules photovoltaïques et de plaquettes de silicium (Wafers) en provenance de Chine.
La Commission européenne a expliqué que cette décision faisait suite aux enquêtes approfondies et sérieuses en plus des entretiens réalisés auprès des acteurs du marché. “La vérité est que notre action est d’assurer une concurrence loyale et le respect des règles du commerce international pour lesquelles l’Europe et la Chine ont signéà l’OMC” a indiqué le commissaire au Commerce, Karel De Gucht qui répond aux accusations de protectionnisme.
“Comme le marché des importations de panneaux solaires dans l’UE est très large, il demeure important que cette mesure ne vienne pas le perturber. Par conséquent, une approche progressive sera nécessaire avec une taxe douanière fixée à 11,8% jusqu’au 6 août 2013. Ensuite, elle sera réévaluée à hauteur de 47,6%, soit le niveau requis pour compenser le préjudice causé par cette distorsion sur l’industrie européenne” a par ailleurs indiqué la Commission européenne dans un communiqué.
Malgré tout, la Commission européenne réaffirme sa volonté de poursuivre les discussions avec les exportateurs chinois et avec la Chambre de commerce chinoise pour trouver une solution. Cela sous entend que les autorités européennes n’excluent pas de suspendre les taxes provisoires si une solution négociée est trouvée.
Cette décision a été prise après une enquête de 9 mois, lancée en septembre 2012, au cours de laquelle la Commission européenne a constaté que les entreprises chinoises vendaient des panneaux solaires en Europe bien en dessous de leur valeur de marché, causant un préjudice notable pour les producteurs de panneaux solaires. En effet, la valeur d’un panneau solaire chinois vendue en Europe devrait être selon Bruxelles, 88% plus élevé que le prix auquel il est vendu réellement.
“La décision de la Commission donne à l’Union européenne et à la Chine un laps de temps très court pour trouver une solution négociée. Nous appelons les deux parties à trouver un accord dans les deux mois, évitant toute augmentation de prix et prenant en compte les intérêts de l’industrie solaire européenne en amont et en aval” a expliqué Thorsten Preugschas, PDG de la société allemande Soventix GmbH et Président de l’AFASE. “Nous devons être clairs sur une chose : les évolutions actuelles du marché ne permettent aucune augmentation des prix. Des droits de douanes à hauteur de 11,8% mettront fin à la plupart des projets photovoltaïques dans l’Union européenne et nuiront très gravement à la chaîne de valeur du secteur solaire européen.”
“Nous sommes soulagés que la Commission Européenne ait finalement décidé d’introduire des mesures concrètes contre le dumping chinois, qui a déjà coûté des milliers d’emplois et plus de 60 fermetures d’usines au sein de l’industrie solaire européenne. Le dumping est une fraude, nuit au futur de l’énergie solaire et doit être relégué au passé. Par conséquent, nous sommes ouverts aux négociations avec la Chine parce que c’est au tour de la Chine d’agir” a indiqué au contraire EU ProSun, un groupement de défense d’intérêts des entreprises européennes.
La Commission européenne précise qu’elle va maintenant poursuivre son enquête et entendre les points de vue de toutes les parties intéressées. Le gouvernement chinois a maintenant deux mois pour avancer des propositions qui devront aboutir à l’arrêt définitif de leur dumping.
Le 5 décembre au plus tard, l’UE devra décider si des taxes antidumping définitifs seront imposées pour une durée de cinq ans.
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