Des entreprises européennes du solaire expriment leur mécontentement
Aujourd’hui, plus de 30 sociétés du secteur solaire européen vont se rendre à Bruxelles pour participer à une audition à la Commission européenne organisée par l’Alliance pour une Energie Solaire Abordable (AFASE).
Plusieurs chefs d’entreprises devraient expliquer en détails de quelle manière les droits de douane ont conduit à des annulations de commandes et à des suppressions d’emplois, et cela contrairement aux conclusions de la Commission européenne selon lesquelles l’industrie pourrait créer de nouveaux marchés ou qu’elle serait capable d’absorber ces droits en pleine crise économique.
Faisant référence au texte du règlement de la Commission européenne sur les mesures préliminaires publié le 5 juin, Dennis Gieselaar, Directeur Général de la société néerlandaise Oskomera Solar Power Solutions et membre du conseil d’administration de l’AFASE, s’explique : “La Commission a basé toute son étude sur un échantillon représentant seulement 7 entreprises au total ! La très grande majorité des installateurs européens n’ont absolument pas les moyens d’absorber ces droits de douane, même avec le taux actuel de 11.8%. Pour la plupart des acteurs du secteur situés en aval, leurs profits nets sont effet inférieurs à 10%. La Commission se trompe également lorsqu’elle affirme que les installateurs peuvent facilement se réorienter et changer de secteur ; les installateurs et les développeurs de projets ne peuvent pas changer d’activité comme de chemises. Nous représentons une industrie fortement spécialisée : nos équipes reçoivent des formations spécifiques et ne peuvent pas changer de secteur du jour au lendemain.”
Une illustration récente sur l’impact des droits punitifs concerne la société allemande Gehrlicher Solar, l’une des plus anciennes entreprises de l’industrie solaire. Cette dernière a annoncé le 9 juillet 2013 avoir engagé une procédure en faillite, notamment en raison de “l’introduction dans l’UE de droits anti-dumping sur les modules chinois et de la détérioration des conditions du marché qui s’en est suivie en Europe“.
Sur ce point, le PDG de Soventix et Président de l’AFASE, Thorsten Preugschas, aura son mot à dire : “Nous venons à Bruxelles pour témoigner contre ces droits néfastes et préjudiciables, qui ne font que conduire à un recul du marché, détruisant de nombreux emplois verts à travers l’Europe. Nous avons d’ores et déjà dû licencier du personnel, compte tenu de l’augmentation des prix et de la baisse de la demande depuis l’enregistrement et l’imposition de droits provisoires. Je ne peux seulement espérer que l’exemple de Gehrlicher Solar ouvrira les yeux de la Commission européenne et que l’intervention de demain l’incitera à agir plutôt qu’à rester en retrait à l’heure où notre industrie s’effondre“.
Au début de l’année, une étude présentée par le cabinet Suisse d’études économiques Prognos a démontré que l’imposition de droits, à quelque niveau que ce soit, entrainerait automatiquement une baisse de la demande et des pertes d’emplois. L’étude indique que près de 242.000 emplois européens seraient détruits après trois ans, dans le cas de l’imposition d’un droit à 60%.
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