Les parcs éoliens constituent-ils un mauvais investissement à long terme ?
Le Royaume-Uni a pour objectif de produire d’ici 2020, 15% de son énergie à partir de sources renouvelables comme l’énergie éolienne ; A ce jour, le pays compte 4.246 éoliennes réparties dans 531 parcs éoliens, générant 7,5% de l’électricité du pays.
Des débats ont eu lieu quant à savoir si les éoliennes avaient une durée de vie plus limitée que d’autres technologies renouvelables existantes. Une étude ancienne qui utilisait un modèle statistique démontrait que l’électricité produite à partir des éoliennes baissait d’un tiers après seulement dix ans de fonctionnement. Certains opposants à ce type d’énergie ont fait valoir que le vieillissement de la technologie éolienne pourrait entrainer un remplacement massif des turbines après une décennie seulement, ce qui en ferait une option peu attrayante en termes économiques.
Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’Imperial College Business School ont effectué une analyse à l’échelle nationale du parc éolien britannique, en utilisant essentiellement des données de vitesse de vent issues de la NASA. Cette étude montre que les éoliennes ont une durée de vie plus longue, soit environ 25 ans, avant de devoir être remplacées.
L’équipe a mis en évidence que les premières turbines éoliennes au Royaume-Uni, construites dans les années 1990, produisaient toujours les trois quarts de leur production d’origine après 19 ans de fonctionnement – près de deux fois le chiffre constaté dans l’étude précédente – et fonctionnaient toujours avec efficacité jusqu’à 25 ans. Cette donnée est comparable à la performance des turbines à gaz utilisées dans les centrales électriques.
L’étude a également montré que comme les éoliennes les plus récentes étaient aussi les plus performantes, cela suggère qu’elles pourraient avoir une durée de vie beaucoup plus longue…
“Les parcs éoliens sont une source importante d’énergie renouvelable. Notre approvisionnement en combustibles fossiles rend le Royaume-Uni vulnérable aux fluctuations des prix, avec pour conséquence des importations énergétiques coûteuses. Toutefois, dans le passé, il était difficile pour les investisseurs de savoir si les parcs éoliens restaient un investissement attractif” a déclaré le Dr Iain Staffell, co-auteur de l’étude et chercheur à l’Imperial College Business School. “Notre étude fournit une certaine assurance, qui aide les investisseurs à voir que les parcs éoliens constituent un bon investissement à long terme et un moyen viable d’aider le Royaume-Uni à relever les défis futurs de l’énergie.“
“Il y a eu des préoccupations concernant la question des coûts d’entretien du au vieillissement des parcs éoliens et si cela valait la peine d’investir. Cette étude donne un ‘coup de pouce’ à cette technologie et montre que l’énergie renouvelable est un atout pour le long terme” a ajouté le Pr. Richard Green, co-auteur de l’étude.
Les chercheurs ont tiré leur conclusion en utilisant des données de la NASA, recueillies sur une période de vingt ans, pour mesurer la vitesse du vent à l’emplacement précis de chaque parc éolien terrestre au Royaume-Uni. Ils ont comparé cela avec les données – réelles – de puissance enregistrées pour chaque parc. Ils ont ensuite développé une formule qui leur a permis de calculer l’usure de la machine affectant la performance des turbines.
Cette étude s’oppose donc à la précédente, qui ne prenait en compte que des estimations moyennes de la vitesse du vent à l’échelle nationale pour déterminer les effets de l’usure sur l’infrastructure des parcs éoliens.
Dans le futur, l’équipe de scientifiques va étudier de nouveaux parcs éoliens sur une période longue afin de déterminer si les progrès de la technologie dans les turbines éoliennes ont un impact plus ou moins sensible sur la dégradation des performances. Ces travaux pourraient aider les chercheurs à déterminer plus précisément la durée de vie des nouveaux parcs éoliens et donc de calculer leurs avantages économiques potentiels à long terme.
En Savoir + : LIRE L’ARTICLE EN ENTIER
Laisser une Réponse