Alors que le coût de production de l’électricité photovoltaïque décroît rapidement depuis plusieurs années, cette dynamique devrait selon le SER-SOLER, rendre possible la production in situ d’une électricité moins chère que celle fournie par le réseau.
Aussi, afin d’anticiper le développement spontané de l’autoconsommation chez les clients finaux (lorsque le photovoltaïque sera compétitif avec les prix de détail de l’électricité distribuée), SER-SOLER recommande de mettre en place un mécanisme de soutien à l’autoconsommation dans le cadre d’une phase expérimentale d’une durée de trois ans, en parallèle des mécanismes de soutien actuellement en vigueur, et sans que cette initiative se substitue à ces derniers.
Cette phase expérimentale aurait pour objectif d’anticiper et de résoudre en amont les questions qui se poseront lors du développement naturel de l’autoconsommation, parmi lesquelles :
- l’intégration du photovoltaïque autoconsommé au réseau électrique en termes d’énergie et de puissance, et définition des services système associés ;
- le développement des modèles de pilotage de la demande et de la production en fonction des segments de puissance concernés et de la nature des sites équipés ;
- la sécuritéélectrique des intervenants et des utilisateurs finaux ;
- l’acquisition d’un savoir-faire et la construction de références pour se positionner à l’export, dans un marché en pleine croissance ;
- la gestion du risque en matière de financement de ces nouveaux projets ;
- la résolution des problématiques juridiques concernant l’achat / vente d’énergie de gréà gré.
SER-SOLER propose que les volumes dédiés à cette expérimentation totalisent 300 MW par an pendant trois ans, répartis sur l’ensemble des segments de puissance.
Ces volumes viendraient s’ajouter à la programmation pluriannuelle d’appels d’offres que SER-SOLER juge essentiel de mettre en place afin de donner une visibilité optimale aux industriels : 1 000 MW par an a minima pendant trois ans.
Les sites visés en priorité par l’expérimentation devraient être ceux du secteur industriel et tertiaire d’une part, pour lesquels il peut exister une adéquation «naturelle » des courbes de consommation et de production photovoltaïque, et du résidentiel intégré dans des «îlots urbains » en cours d’aménagement d’autre part.
L’amortissement de l’investissement se fera donc par l’économie liée à une moindre consommation sur le réseau et à la vente du surplus.
En ce qui concerne plus particulièrement les DOM, SER-SOLER recommande la mise en place en urgence d’un mécanisme de prime à l’autoconsommation intégrant des actions de maîtrise de l’énergie, du stockage et du service réseau. SER-SOLER demande que les DOM puissent bénéficier de cette mesure d’urgence sur une période de trois ans, afin d’affiner le modèle proposé. Les volumes seraient annuellement plafonnés à 100 MW par an pour l’ensemble de ces territoires.
“L’expérimentation en matière d’autoconsommation que nous recommandons pourrait préparer les acteurs économiques à l’émergence d’un nouveau marché du photovoltaïque, inexistant à ce jour, et que l’on pourrait qualifier de « marché de proximité». A ce titre, il serait essentiel de mettre en place un mécanisme d’utilisation des antennes de distribution basse tension afin de permettre qu’un générateur photovoltaïque remplisse ce rôle de source d’électricité pour les consommateurs de proximité. La réflexion peut s’étendre à l’échelle de zones commerciales et d’activités, campus universitaires, quartiers résidentiels, sites industriels, sites de recharge de véhicules électriques, etc. (tout ce que recouvre le terme générique d’ «îlot urbain »), mais également au niveau des collectivités” ont déclaré Jean-Louis BAL, Président du SER, et Arnaud MINE, vice-Président du SER et Président de SOLER, branche photovoltaïque du SER.
L’autoconsommation photovoltaïque, KEZAKO
Par autoconsommation photovoltaïque, on entend la possibilité donnée à tout type de consommateur/producteur d’électricité de connecter une installation photovoltaïque, dimensionnée selon ses besoins, soit uniquement à son installation électrique, soit dans un mode de partage entre son installation électrique et le réseau local selon les fluctuations de la production et de la consommation in situ.
L’objectif de l’installation photovoltaïque est donc plus de répondre, soit à sa propre consommation, soit à la consommation d’un ou plusieurs sites déterminés dans son voisinage, que de produire et vendre en totalité pour le réseau. L’électricité excédentaire continue d’être injectée sur le réseau local, cette production pouvant être valorisée de plusieurs manières.
Cette définition inclut tout type de consommateur et tout type de segment de marché du photovoltaïque.
Elle inclut également tout type de raccordement de l’installation, de la connexion au réseau public à l’installation directement connectée à un réseau privé, en passant par les installations de production raccordées au consommateur par une ligne dédiée.
Notons qu’une installation photovoltaïque qui répond à cette définition ne doit pas nécessairement être la propriété du consommateur, elle peut appartenir à un autre acteur lié de manière contractuelle au consommateur. Tout type de producteur/consommateur peut s’inscrire dans ce cadre, du résidentiel à l’industriel en passant par le tertiaire.
Tout type d’application photovoltaïque peut également être concernée, des installations intégrées aux bâtiments jusqu’aux centrales au sol en passant par les installations en surimposition. L’élément central de la définition est le lien fort entre le dimensionnement du système photovoltaïque et ses plages journalières de production avec le besoin électrique du ou des consommateurs.
La logique de l’autoconsommation n’est pas la recherche de l’autonomie mais plutôt celle de s’inscrire dans l’infrastructure locale du réseau associant production photovoltaïque, gestion intelligente de la demande et stockage. Cette orientation met donc en avant une multitude de situations d’autoconsommation à laquelle est associée une multitude de modèles d’affaires possibles.
>>> Consulter l’analyse complète et les recommandations du SER-SOLER : ici (.pdf)
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